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Critique n7 Série : Euphoria - Sam Levinson

  • Photo du rédacteur: Nina.G
    Nina.G
  • 12 oct. 2020
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 17 déc. 2020

Des lumières bleus, jaunes, rouges, des paillettes qui flottent sur nos écrans, la voix off mélancolique et glauque de Zendaya et des musiques à nous transporter dans nos propres émotions, voilà ce qu’est en apparence Euphoria.

Euphoria est une série dramatique réalisée par Sam Levinson disponible sur HBO en 2019. Elle est une adaptation américaine de la série éponyme israélienne Euphoria sortie en 2012, elle-même tirée d’une histoire vraie.

C’est l’histoire de Rue Bennett, une jeune fille de 17 ans, à la recherche d’un sens à son existence à la suite de sa désintox. Autour de ses douleurs, des personnages gravitent autour d’elle dont Jules Vaughn, une fille Trans qui depuis sa rencontre, illumine sa vie par sa folie et son histoire ; Nate Jacobs, un sportif de haut niveau dans le lycée, au caractère colérique et complexé sexuellement ; Maddy Perez, la petite amie de Nate ; Chris McKay et Cassie Howard, un couple avec chacun des passés qui les poursuivent ; ou encore Lexi Howard et Kat Hernandez, amie de Rue à la recherche de leur personnalité.

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Dès la lecture de ce titre révélateur et prometteur, « Euphoria » nous sommes exposés à l’enjeu de cette série. Euphorie signifie une situation mentale et émotionnelle telle qu’un bien-être, de l’exaltation et de l’excitation d’où les sentiments de chacun de nos personnages. En effet, Euphoria bouleverse complètement les codes de la petite série adolescente, clichée et morose. Dès les premières minutes de visionnage, nous comprenons clairement où nous avons mis les pieds. Des scènes sexuelles, des scènes d’abus de drogue, des scènes exposant la violence vécues par une minorité de jeunes américains, ne sont absolument pas montrées à la légère. Sam Levinson réalise cela avec finesse en évitant de choquer les spectateurs car le but de cette série est de montrer la réalité et de sensibiliser. Le réalisateur cherche à exprimer les sombres douleurs et émotions étouffées au fond de cette jeunesse perdue à cause de la honte et du désespoir. Préventive, elle est portée par différents personnages: à travers Rue, le personnage principal, la dépendance à la drogue est le sujet principal où tous les effets secondaires, qu’ils soient familiaux, amicaux, professionnels ou personnels sont exploités ; Jules, une fille Trans est le symbole de l’acceptation de son prochain y compris ses différences ; pour le personnage de Nate, le réalisateur dénonce les pulsions sexuelles et violentes déclenchées à cause d’un entourage douteux qui empiète sur son identité. Chacun des personnages ont une caractéristique précise qui les mène dans un malheur presque insurmontable, qui leur demandera de se retrouver avec eux-mêmes. Le choix d’évoquer aussi crûment le mal intérieur est choisi pour que l’humain ose se poser des questions sur les actualités de notre quotidien, sur des milieux, sur des origines ou des épreuves de la vie afin de nous ouvrir à aimer et aider autrui.

Chaque épisode de cette première saison commence par l’enfance d’un personnage avec par-dessus les images troublantes, la voix douce et grave de Zendaya présentant l’évolution, l’histoire et le problème du protagoniste. Grace aux effets visuels colorés et à la musique d’ambiance, nous sommes plongés dans leur bulle intime. Ils ont chacun de fortes personnalités et un passé tout comme un présent qui les rongent. Il utilise l’esthétique de son film pour représenter au mieux les blessures de ses personnages. Lorsque Rue est portée par la drogue dans son monde imaginaire, la caméra capte en gros plan son visage et son maquillage pailleté bleu et rose illuminant nos écrans. Elle voit Jules, sa seule lumière dans sa vie remplie de noir, qui est son espoir afin qu’elle s’en sorte et puisse retrouver un sens à sa vie. La voix de Zendaya qui nous exprime ses états d’âmes, sa peine et sa dépression fend nos cœurs bercés par une musique lointaine. Nous voyageons avec cette série. L’atmosphère est unique et singulière dans Euphoria. Les musiques de Labrinth complétées par les effets lumineux sont extraordinaires et nous donnent une sensation de voir la vie et notre vie d’un autre regard. Les dialogues et les monologues en voix off marquent les esprits. Chaque mot a un sens profond sur ce que chacun de nous ai pu ressentir dans notre vie comme la recherche d’un sens à notre existence. Sam Levinson a clairement réussi par ces techniques cinématographiques a touché son public et lui permette de s’identifier à travers l’empathie que nous ressentons pour Rue et les autres personnages. Le plus de cette série, c’est sa tête d’affiche qui est l’actrice Zendaya car elle fait briller le casting. La série est portée par son jeu sublime avec son apparence débraillée et à la cool d’une toxico. Connue dans ses rôles Disney telle une poupée, ici elle nous met une claque en sortant de sa zone de confort et en évoquant des sujets délicats. Néanmoins, sa présence imposante n’empiète pas sur ses collègues qui eux aussi touchent, plaisent et obnubilent par leur beauté et leur personnalité vraie et authentique mise en valeur par le réalisateur.

Euphoria est une claque, un tremplin sur une nouvelle forme d’évoquer des sujets compliqués et sensibles. Elle fait vibrer par son esthétisme magnifique, coloré et mélancolique mélangé à des scènes et des sujets dangereux, fatales et frappants. Une téléportation dans un monde malheureux mis en lumière par un casting de jeunes talents incarnant des personnages uniques et éclatants, où chacun d’eux évoquent une difficulté de son acceptation de soi et de sa vie.


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Nina.G


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