Critique n10 : Braquage du siècle - Ariel Winograd
- Nina.G
- 23 oct. 2021
- 2 min de lecture
Argentine, 2006. Un groupe de cambrioleur s’apprête à réaliser un des plus célèbres et des plus ingénieux braquage de l'histoire d'Argentine, celui de la banque Río.
Avec un semblant d'Ocean's Eleven de Steven Soderbergh, Ariel Winograd réalise lui aussi son plus beau casse au cinéma. Inspiré de faits réels, il reprend le plus grand hold-up commis en Argentine, et nous en propose une revisite, classique sur sa forme. Nous suivons cinq voleurs, un jeu de chat et de la souris avec la police s'instaure.
Sur les traces du grand fait divers de 2006, Ariel Winograd crée son film avec la plus grande justesse et fidélité afin de refléter le grand braquage d'Argentine. Connu de tous, ce cambriolage s'échappe et se démarque des films d'actions où les armes et le suspense tiennent le spectateur - comme ont écrit les voleurs aux policiers "Sans armes, ni rancunes". Le Braquage du Siècle semble rendre hommage, tant à l'euphorie et à l'intelligence de la mise en place du casse, tant aux portraits déjantés et burlesques des cinq voyous hors du commun. En effet, la rencontre avec les véritables braqueurs de la banque Rio a permis à Ariel Winograd d'être au plus proche de l'identité des personnages - leurs caractères, leurs démarches, leurs expressions - mais aussi au plus proche de la réalité de l'opération, notamment il décortique chacune des étapes du cambriolage.

D'un regard neutre sur ce braquage, le réalisateur met en lumière, chronologiquement et simplement, la continuité de cet évènement presque incroyable, impossible et impensable. Il porte une admiration pure aux cambrioleurs, tout comme un respect à la police bernée par la supercherie. Le scénario arrive toujours à nous surprendre mais il s'émancipe lors de la seconde partie du film où nous rentrons dans le vif du sujet de manière plus croustillante, humoristique et énergique. On devient viscéralement attaché et ému par les protagonistes qui sont joués sans prétention et avec talent. La caméra se concentre sur Guillermo Francella, le voleur professionnel, et Diego Peretti, le cerveau du casse. Ils transmettent avec simplicité la gentillesse et la générosité dont les voleurs ont bénéficié dans la réalité.
Cette authenticité s'instaure continuellement dans le film, enjolivé par une photographie magnifique et un éclairage orangé qui soulignent une ambiance chaleureuse. En contraste avec ce crime, le cinéaste enrichie le récit par une bande-son d'Amérique latine dansante et festive. L'âme ensoleillée des voleurs se reflètent tant dans l'image que dans le montage saccadé qui permet de suivre avec un regard neuf cette affaire.
Ariel Winograd offre un long-métrage pétillant, comique et rafraichissant. Attrayant et léger, Le Braquage du Siècle se savoure facilement et instantanément.

Nina.G
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